En tant qu’élue nationale, je participe également aux réflexions au niveau international, et y participer est source d’inspiration pour nos politiques nationales et européennes.
Invitée en avril à participer à la Conférence Parlementaire Globale 2018, à Washington, j’ai pu rencontrer les représentants de la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International qui l’ont créée, et j’ai surtout pu échanger avec des parlementaires de 60 pays différents.
Nous avons eu le privilège de pouvoir connaître la veille de leur annonce, les perspectives de l’économie mondiale, et avons pu échanger avec Christine Lagarde, Directrice générale du FMI, et Dr. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale. Petia Topalova, Chef de Division du Département de la recherche au FMI, nous a fournit une analyse globale de la situation actuelle de l’économie dans une séquence que j’ai eu l’honneur de modérer.
Si cette Conférence est l’occasion de faire un point sur l’économie mondiale et d’apprécier les conditions d’exercice de leur mandat par mes collègues, son but est de pouvoir constituer une plateforme pour les législateurs et les institutions de développement, réunis dans une volonté commune de faire avancer les grandes initiatives de développement et de réaliser les Objectifs de développement durable, instituées par l’ONU.
Or ces 17 objectifs réunissent au moins deux objectifs qui me tiennent particulièrement à cœur et qui fondent mon action politique.
L’Education de qualité d’une part,http://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals/goal-4-quality-education.html
et l’Egalité entre les sexes d’autre part.
http://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals/goal-5-gender-equality.html
Concernant l’égalité des sexes, la Conférence Parlementaire Globale nous a permis de travailler l’autonomisation économique des femmes. L’inclusion financière et la technologie sont des outils importants pour promouvoir l’entrepreneuriat des femmes, qui participe clairement au développement économique des pays. Nous avons aussi travaillé le Gender Budgeting comme levier efficace de politiques économiques. Les expérimentations conduites depuis plusieurs années dans d’autres pays constituent autant d’arguments en faveur de leur mise en place en France. C’est aussi l’avantage de ces rencontres internationales : collecter les enseignements de bonnes pratiques pour améliorer celles de son pays d’appartenance.
Cette année, la Conférence Parlementaire Globale mettait un accent particulier sur l’emploi pour les jeunes. Selon la Banque mondiale, les jeunes constituent 40% des chômeurs dans le monde, avec un jeune sur trois qui n’exerce aucun emploi et ne suit aucune formation. Au cours des dix prochaines années, plus d’un milliard de jeunes entreront sur le marché du travail.
Comment faire pour que les jeunes citoyens trouvent leur place ? Comment faire pour qu’ils puissent la créer ? Ce n’est pas seulement la question réductrice de faire en sorte que nous, les adultes, puissions créer des emplois pour eux, c’est aussi de leur permettre d’acquérir les compétences clés sur le marché du travail, et plus globalement dans nos sociétés à venir. Vous constatez alors que la question de la formation et de l’éducation est au coeur des solutions à porter pour répondre à ce défi qui va concerner 1 milliard de jeunes.
Les jeunes et le travail, un challenge mondial : il se traduit certes par des situations diverses, mais force est de déplorer qu’en France également, les jeunes ne sont pas dans une situation favorable. Loin d’être désespérés pour autant, nous ne pouvons pas nous contenter d’avoir, d’une part, près de 20% des 15-24 ans au chômage et des centaines de milliers d’emplois non pourvus chaque année.
Ce défi mondial rejoint ainsi notre politique nationale et plus particulièrement, la réflexion initiée lors de mes travaux, aux côtés de Régis Marcon, pour la mission que nous avait confiée Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education. Il s’agissait de pouvoir proposer des leviers de transformation de la voie professionnelle scolaire.
http://www.education.gouv.fr/cid126874/la-voie-professionnelle-scolaire-viser-l-excellence.html
Nous avons alors dû enquêter auprès des élèves, des enseignants mais aussi auprès des représentants du monde économique. Comment concilier les aspirations et compétences des jeunes avec les opportunités et besoins du monde de l’économie ? Tant que le monde de l’éducation et celui de l’économie se méfieront l’un de l’autre, nous ne saurons pas capter les clés pour permettre l’insertion de toutes et tous dans la société et la création de valeur qui puisse apporter le progrès pour toutes et tous. Par manque de dialogue parfait, non seulement, les jeunes passent à côté de leur insertion et peuvent rejeter la société; mais aussi, et surtout, la société se prive de savoir-faire et d’aptitudes qui pourraient la transformer.
Permettre un meilleur dialogue entre l’Economie et l’Education est pour moi primordial, et je m’emploie à :
- Favoriser l’éducation économique et financière des citoyens
- Promouvoir l’esprit d’entreprendre dans la société et en particulier auprès des élèves et étudiants, via les mini-entreprises
- Cultiver la responsabilité éducative des entreprises,
- Inventer une plateforme de rencontres entre les jeunes et les acteurs de l’économie
- Former de manière croisée les enseignants et les acteurs de l’économie
- Capitaliser sur la motivation générée par une orientation choisie
En écoutant les acteurs, en les rapprochant, en participant à des événements, en proposant des dispositifs, et en communiquant dessus, je compte contribuer à favoriser l’état d’esprit favorable à l’épanouissement de chacun et lui permettre ainsi de réaliser « sa part » de notre destin collectif.
Céline Calvez
Députée des Hauts de Seine