Le mouvement des Gilets Jaunes a révélé le désarroi vécu par toute une partie des Français qui se sentent empêchés dans leur vie quotidienne comme dans leur destin futur. Nous, chez En Marche, nous le savions, ce que nous avons découvert, c’est son expression bloquante et violente qui, avouons le, nous a surpris.
Oui, nous le savions, nous le savons, certains de nos compatriotes souffrent, ont le sentiment de subir, de ne plus être maître de leur vie, de ne plus avoir de choix.
C’est ce que nous avions constaté lors de la Grande Marche initiée par le jeune mouvement En Marche au printemps 2016. Durant 3 mois, de porte en porte, les marcheuses et marcheurs interrogeaient et écoutaient les Françaises et le Français. 100 000 conversations se sont ainsi nouées, autour de la vie quotidienne, l’engagement, ou encore le vivre ensemble.
C’est ce qui a fondé mon engagement. La conviction profonde que la force de notre pays résiderait dans la capacité de chacun d’entre nous de pouvoir choisir et contribuer.
Choisir son temps, sa mobilité, son orientation professionnelle, sa façon de vivre. En toute liberté. De manière éclairée.
Contribuer à un projet collectif, prendre sa part de risque, de responsabilité. Mettre le meilleur de soi-même à faire grandir une réussite collective.
Oui, nous le savions, nous le savons et c’est ce à quoi nous avons répondu en portant des réformes d’ampleur, car des années d’inaction lâches avaient laissé se creuser des inégalités insupportables. Ainsi depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la république, nous avons oeuvré à de nombreux chantiers, sur lesquels nos opposants jouaient les Cassandre et souhaitaient notre échec, et par là-même, sans doute moins consciemment l’échec pour la France.
voici un rappel non exhaustif :
- l’avènement de l’école de la confiance avec la mise place de CP à 12 élèves dans les réseaux d’éducation prioritaire, un baccalauréat qui donne le choix, un lycée professionnel plus attractif et plus efficace (transformation à laquelle j’ai contribué personnellement via une mission gouvernementale), ou encore l’orientation et la réussite des étudiants via le dispositif Parcoursup
- la liberté de choisir son avenir professionnel pour rendre la formation plus accessible et relever les défis de la société de compétences. Ces compétences, qui feront les différences , sont à développer tout au long de la vie. Il est donc nécessaire de donner de la visibilité au projet de chacun et aux opportunités de l’ensemble de notre économie. Nous l’accompagnons également d’un vaste Plan d’investissement compétences, doté de 15 milliards d’euros, qui bénéficiera à 1 000 000 de jeunes et 1 000 000 de demandeurs d’emploi.
- Le dialogue social pour redynamiser et rééquilibrer les relations entre les acteurs du travail.
- La réforme de la SNCF en assainissant ses finances, pour lui permettre de s’inscrire dans l’ouverture à la concurrence et lui permettre d’investir dans les mobilités de demain, notamment celles de proximité. Nous continuerons à oeuvrer pour améliorer toutes les mobilités au printemps 2019 avec la Loi d’orientation mobilités.
- la stratégie de transformation du système de santé vise à une meilleure organisation des professionnels de santé, pour remettre les patients au centre du système et garantir l’accès aux soins partout sur le territoire, avec 400 000 000 d’€ supplémentaires dès 2019.
- la loi ELAN, qui fait évoluer le logement, l’aménagement et le numérique pour construire mieux et moins cher, et protéger les plus faibles.
Nous avons encore de nombreux projets à pouvoir faire advenir. Nous sommes convaincus de leur nécessité et de leur bien-fondé.Cependant les événements de ces 5 dernières semaines nous interpellent et nous invitent, soit à accélérer des réformes que nous souhaitions, soit à approfondir la justice sociale pour répondre à l’urgence et pour garantir l’apaisement nécessaire aux débats avec les Français, qui vont conditionner notre réussite collective.
C’est pourquoi aujourd’hui, à l’Assemblée nationale, nous venons d’adopter des mesures d’urgence économique et social. Cette loi est une mise en application des annonces faites par Emmanuel Macron, le 10 décembre, lors de son « Adresse à la nation »
- une prime exceptionnelle sans impôt ni charge
- des heures supplémentaires sans impôt ni charge
- 100 euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour ceux qui n’ont que le SMIC
- suppression de la hausse de la CSG pour les retraités dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 22 580 euros
Ces mesures votées, et une certaine forme de sérénité retrouvée, il nous faudra nous rassembler « tous autour de la table » lors d’un Grand débat national, un exercice démocratique d’ampleur sur les politiques publiques. 4 thèmes seront investis sous l’égide de la Commission nationale du débat public :
- la transition écologique,
- la fiscalité,
- la démocratie et la citoyenneté,
- l’organisation de l’État et des services publics
Nous, les parlementaires, seront partie prenante de ce diagnostic partagé et dialogue transpartisan pour éclairer les débats afin qu’ils permettent de trouver les meilleures voies possibles du vivre ensemble français.