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Sciences : Regards de femmes sur un monde d’hommes

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Le Lundi 26 mars 2019, se tenait à l’Hôtel de l’Industrie de Paris le colloque intergénérationnel « Regards de Femmes » auquel j’étais invitée à participer en tant que députée et membre de la délégation des droits des femmes et de la commission des affaires culturelles et de l’éducation. Accompagnée de Chistine Kerdellant, directrice de la rédaction de L’Usine Nouvelle, IT et L’Usine Digitale, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, ancienne directrice de l’IHEST, Cécilia Papini, doctorante au Collège de France et de Patrice Debré, président de l’AFAS, nous avons tenté de répondre à la question complexe mais ô combien intéressante « Le mouvement éthique dans les sciences, pourquoi maintenant ? ». Unique femme politique de cet échange, je n’ai pas manqué de rappeler les conclusions et les préconisations faites dans le rapport d’information « Femmes et sciences : l’urgence d’actions pour l’égalité réelle », que j’ai corédigé avec le député Stéphane Viry.

 

Pour construire le monde de demain, il faut d’abord comprendre celui d’aujourd’hui, et les sciences sont pour cela d’une aide précieuse. À l’heure où les avancées scientifiques et technologiques modifient nos existences à un rythme effréné, il convient de rappeler l’impératif d’éthique dans les sciences et d’intégrité des chercheurs et des institutions scientifiques. Cette métamorphose des sciences ne pourra s’effectuer sans un changement dans leur mode de fonctionnement et dans la représentation collective que nous nous faisons d’elles. Lorsque nous savons qu’au sein du CNRS (36 935 agents) pour l’ensemble des disciplines, les femmes représentent 38,1% des chargés de recherche et seulement 28,6% des directeurs de recherche, nous sommes en droit de nous demander si cette immense majorité d’hommes dans la recherche n’implique pas des biais conscients ou non. Une recherche qui exclue les femmes, c’est une science qui oublie la moitié de la population.

Il faut casser le plafond de verre qui fait que les femmes sont de moins en moins présentes dans les parcours scientifiques et technologiques à mesure que le niveau d’étude et de qualification augmente. La solution réside dans la fin d’un discours et d’un imaginaire scientifique genré qui incite les garçons à se diriger vers des études scientifiques et les filles vers des études littéraires. Pour ce faire, il faut intégrer l’égalité entre les femmes et les hommes à toutes les étapes de la formation. En ce sens, le Premier ministre a défini l’objectif ambitieux, le 8 mars 2018 à l’occasion du comité interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes, de 40% de filles dans les filières scientifiques de l’enseignement supérieur d’ici à 2020. À titre de comparaison, à l’heure actuelle, dans les classes préparatoires scientifiques seul 29% des élèves sont des filles. L’évolution de la science vers plus de parité et d’égalité des chances ne pourra se faire sans une évolution des mentalités et c’est là un des combats que le mouvement éthique dans les sciences doit mener avec l’aide des politiques publiques.

Si les autres intervenants et moi-même, n’avons pu développer toutes les raisons de l’essor actuel du mouvement éthique dans les sciences, nous nous sommes retrouvés dans la nécessité d’actions rapides et de grande ampleur dans l’éducation et les sciences afin d’établir une équité des chances qui ne pourra être que bénéfique dans les années à venir.

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