137. C’est le nombre de femmes tuées sous les coups de leur conjoint (ou ex-conjoint) depuis le début de l’année. Un nombre insoutenable qui a conduit l’Etat à lancer un processus de mobilisation inédit pour lutter contre ce fléau : Un Grenelle de la lutte contres les violences conjugales.
Impulsé par le Premier Ministre et Marlène SCHIAPPA, ce Grenelle s’est déjà traduit par 65 propositions, 51 comités locaux d’aides aux victimes.. Mais ce n’est pas tout puisqu’aujourd’hui, Edouard Philippe a présenté 30 nouvelles mesures en conclusion de cette concertation. Fruits d’auditions et d’échanges, ces mesures sont à la hauteur des « attentes immenses » entendues chez les associations de victimes. Les voici :
• Prévenir les violences.
Autrement dit, éduquer à la non violence et à l’égalité entre les filles et les garçons. Il s’agira de faire de l’école un maillon clef de l’arsenal déployé. En formant à la fois le personnel de l’Education nationale mais aussi les élèves. Grâce à des formations, ou des documents de signalement, les situations de danger pourront être rapidement identifiées. Grâce à la prévention des élèves, dès le plus jeune âge, au SNU, au sein du Plan Mercredi ou encore des cités éducatives, nous lutterons « à la racine » contre les comportements violents.
• Libérer la parole des victimes et favoriser la révélation des violences.
Le 3919, recensant près de 600 appels journaliers sera rendu accessible 24/24 et 7j/7 y compris pour les personnes en situation de handicap. À chaque victime, il s’agira d’offrir une prise en charge adaptée à ses besoins et à la dangerosité de la situation.
• Protéger les femmes victimes dès le dépôt de plainte.
Nous avons pris la décision d’ajouter au 217 déjà existants, 80 postes supplémentaires d’intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries bénéficiant d’un financement de l’état. D’autre part, le parcours de formation initiale et continue sera renforcé afin d’améliorer le premier accueil des femmes victimes et de développer les enquêtes menés par la justice.
• Permettre une prise en charge médico-sociale renforcée des femmes victimes de violences conjugales.
L’État entend financer des structures dédiées à la prise en charge sanitaire psychologique, sociale, des femmes victimes de violences mais aussi soutenir les initiatives existantes. Ainsi, au sein de la circonscription il est bon de soutenir, d’encourager et de féliciter l’initiative « Bon taxi » unissant le groupe Rousselet, à la commissaire et au CCAS de Clichy. Grâce à eux, les femmes peuvent désormais plus facilement se rendre à l’hôpital.
• Rendre la justice plus protectrice des femmes victimes de violences.
La médiation pénale et la médiation familiale devant le juge aux affaires familiales en cas de violences conjugales pourraient être limitées. Le Gouvernement mettra également en place des permanences d’accompagnement des victimes avec l’assistance d’un avocat afin de mieux accompagner ces femmes dans leurs démarches juridiques.
• 80% des femmes victimes de violences conjugales sont mères. Face à ce constat, il faut alors prendre en compte l’impact des violences conjugales sur enfants et sur les liens familiaux.
Ainsi, l’on déchargera les descendants de leur obligation alimentaire envers le parent condamné pour homicide volontaire de l’autre parent. De la même manière, un état des lieux sera désormais systématiquement demandé à l’aide sociale à l’enfance. Les espaces rencontres seront multipliés et afin de mieux recueillir la parole de l’enfant, les unités d’accueil medico judiciaire pédiatriques seront généralisées.
• Renforcer le suivi et la prise en charge des auteurs pour traiter le problème des violences conjugales dans sa globalité et mieux prévenir le risque de récidive.
Le Gouvernement entend : – renforcer les mesures de suivi de l’auteur et de prévention de la récidive : mise en place de deux centres de suivi et de prise en charge des auteurs par région. – mieux encadrer les permis de visite en détention. : – de mieux connaître les profils socio-démographiques des auteurs par la recherche. Et ainsi de prévenir et prendre en charge les violences conjugales liées aux addictions.
• Protéger les femmes victimes de violences, y compris au travail.
L’une des mesures permet d’ouvrir le droit aux victimes sous ordonnance de protection de débloquer leur épargne salariale de façon anticipée. De même, désormais, le guide sur l’égalité professionnelle sera actualisé en intégrant la problématique violence conjugale. Enfin la question des violences conjugales va dès à présent intégrer les plans santé au travail et devenir un axe au sein des cahiers des charges du label égalité.
• Protéger les victimes de violences en situation de handicap.
Le gouvernement a annoncé le déploiement dans chaque région, d’un centre ressource pour accompagner les personnes en situation de handicap dans leur vie intime et sexuelle. Il sera alors rappelé à l’ensemble des établissements et services medico- sociaux la nécessité de respecter l’intimité et les droits sexuels et reproductifs des femmes accompagnées. Une formation en ligne certifiante sera alors lancée à cet effet.
Bien sûr, des moyens à la hauteur des enjeux accompagnent ces mesures.
Plus d’1 milliard d’euros va être consacré à l’égalité entre les femmes et les hommes l’année prochaine. 360 millions d’euros seront consacrés exclusivement à la lutte contre les violences faites aux femmes.
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