Alors que 2019 s’achève, je souhaitais pouvoir revenir sur quelques évènements qui ont marqué mon activité ces derniers mois, et qui trouveront un prolongement en 2020.
Au sein du Groupe La République en Marche de l’Assemblée :
En septembre 2019, le président du Groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale, Gilles le Gendre, m’a nommée Whip de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education, c’est-à-dire coordinatrice des commissaires En Marche de cette Commission. Ce rôle est important pour assurer un relais entre la Présidence du Groupe et les députés, et contribue à animer la vie politique du collectif. Concrètement, cette fonction passe par une attention personnalisée à chacun de mes collègues, des échanges avec les autres whips, ou les
ministères, et se traduit par l’animation, chaque semaine, d’une réunion avec mes collègues de la commission, durant laquelle j’ai souhaité instaurer plus d’échanges. En 2020, notre capacité à pouvoir anticiper et nous coordonner est une des clefs pour porter les sujets éminemment sociétaux et de long-terme que sont l’éducation, la culture, le sport ou encore la vie associative.
Au sein de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation :
Traditionnellement peu législative, c’est-à-dire étudiant peu de textes comparé à d’autres commissions de l’Assemblée, notre commission a été particulièrement sollicitée au 1er semestre 2019. Outre des lois sur l’Agence nationale du Sport, les droits voisins, ou la distribution de la presse, la loi Ecole de la confiance a été l’occasion de nombreux échanges (et pas qu’au sein du Parlement !).
C’est une loi majeure qui permet notamment de rendre obligatoire l’instruction à partir de 3 ans, et une formation pour les 16-18 ans. En un seul texte, nous sommes passés d’une durée de 10 ans à 15 ans d’instruction/formation. L’Etat s’engage ainsi à investir 50% de temps en plus pour la formation de ses jeunes citoyens. Cette loi posait déjà des bases renouvelées en terme de formation des enseignants, de pré-recrutement, ou encore d’évaluation des pratiques. Au premier semestre 2020, cette refonte du rôle du professeur du 21e siècle sera approfondie, notamment sous l’accélération par la réforme des retraites de notre volonté de revaloriser le métier d’enseignant. Ce chantier global, confié à Jean-Michel Blanquer, est passionnant et déterminant pour l’avenir de notre Nation.
L’actualité a pu aussi densifier de manière non-attendue notre planning législatif. Il en va ainsi de la loi pour la restauration et la conservation de Notre Dame.
Après l’incendie de la cathédrale le 15 avril, nous avons étudié en mai le texte qui, après son passage au Sénat, a définitivement été adopté fin juillet. J’ai intégré depuis une mission de suivi de la restauration. Chaque semaine, nous pouvons rencontrer celles et ceux qui y contribuer et suivre ainsi cette ambition de restauration exemplaire. L’émotion planétaire a été suivie d’un élan de générosité qui a soulevé de nombreuses questions concernant le mécénat et notre politique en faveur du Patrimoine. Deux thèmes d’attention qui ont pu être débattu à un autre moment fort de l’année : le budget de la Nation, qui est voté chaque année par les membres du Parlement.
La loi de Finances pour 2020 est marquée par l’augmentation des budgets de l’éducation (+1 milliard d’euros), de la recherche et l’enseignement supérieur (+ 500 millions d’euros), de la culture (+73 millions d’euros).
Depuis 2 ans, je suis rapporteure pour avis des crédits Médias, Livre et Industries Culturelles ainsi que les Avances à l’Audiovisuel public du Projet de Loi de Finances.
Pour lire l’intégralité du rapport : http://www.assemblee-nationale.fr/15/budget/plf2020/a2302-tIII.asp
Cette année, il revêtait une importance particulière car il vient précéder, de seulement quelques mois, l’étude en 2020 à l’Assemblée du projet de loi sur la communication audiovisuelle et la souveraineté culturelle. Cette loi prend enfin acte des nouveaux usages et des mutations -aussi bien économiques que technologiques- qui ont rendu notre législation obsolète, voire contreproductive ! Cette loi vise à soutenir la création d’oeuvres françaises (cinématographique et audiovisuel), à réguler les acteurs (dont les plateformes) et à renforcer l’audiovisuel public. En tant qu’administratrice de RadioFrance au titre de l’Assemblée nationale, et en tant qu’auditrice ou téléspectatrice des programmes de l’audiovisuel public, je veillerai à ce que le débat sur les missions ou la gouvernance du service public de l’audiovisuel soit l’occasion, pour nous toutes et tous, de définir ce que ce service représente en termes d’ouverture comme de proximité, de diversité comme de cohésion nationale.
En terme de communication numérique, face au déferlement de messages haineux, au harcèlement en ligne et aux drames qui peuvent en découler, ma collègue Laetitia Avia a déposé en mars 2019 une proposition de Loi visant à lutter contre la haine sur internet. Cette proposition de loi vise notamment à faire retirer en 24h les propos haineux des plateformes, suite à un signalement. Dans ce cadre là, j’ai notamment défendu un amendement qui a été adopté par l’Assemblée nationale, qui vise à créer un système de signalement commun à toutes les plateformes, pour qu’un propos haineux repéré sur l’une des plateformes soit retiré sur l’ensemble de celles-ci. La proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée nationale le 9 juillet, et fera l’objet d’une Commission Mixte Paritaire entre les députés et les sénateurs le 8 janvier 2020 !
Pour l’Egalité Femmes Hommes :
Dans le prolongement de mon action depuis 2017, j’ai souhaité poursuivre mes travaux en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le cadre de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, en soutien des actions du gouvernement ou sur le terrain.
Ainsi, sur le terrain, j’ai pu m’entretenir avec des associations, intervenir à la soirée-débat
organisée à Clichy pour le 25 novembre, introduire un événement dédiée à la lutte contre la prostitution des mineures. En circonscription, j’ai pu également accompagner le secrétaire d’état Adrien Taquet pour aller à la rencontre de salariés ayant bénéficié de congé paternité plus long. C’est une façon pour les hommes d’explorer une sphère trop souvent négligée dans notre société. Partager ces premiers temps de parentalité est à mon sens facteur d’épanouissement individuel, mais aussi d’équilibre dans le couple comme dans la société.
En juin 2019, j’accompagnais la Secrétaire d’Etat Marlène Schiappa pour la Marche des fiertés, événement majeur pour tous ceux et toutes celles qui aiment l’égalité. Quelques jours plus tard, je l’accompagnais également pour le lancement du plan national d’action visant à éradiquer les mutilations sexuelles féminines (60.000 femmes excisées en France et 200 millions dans le monde).
Devant le nombre toujours insoutenable de féminicides et de violences au quotidien subies par les femmes, le Gouvernement a lancé une démarche inédite pour favoriser une prise de conscience et trouver les moyens de lutter contre ces atroces situations. Le Grenelle des Violences Conjugales. Lancé le 3 septembre, il s’est conclu le 25 novembre par la présentation d’une trentaine de mesures issues de multiples réunions associant les parties prenantes sur tous les territoires. Charge aux députés de traduire dans la loi ce qui doit l’être. Après un premier texte pour agir contre les violences au sein de la famille fin 2019, nous pourrons ainsi discuter d’une proposition de loi visant à protéger les victimes de violences conjugales dès le début de 2020.
Mais 2019 a été aussi marquée par la volonté de se tourner vers la préparation de la loi qui vise à agir pour l’égalité femmes-hommes dans l’économie. Le 3 décembre, les ministres Bruno le Maire et Marlène Schiappa ont lancé une grande consultation à ce sujet (pour participer -> https://make.org/FR-fr/consultation/egalite-femmes-hommes/selection).
En tant que députée, j’ai rencontré les acteurs et les actrices qui travaillent sur le sujet : des entrepreneures, des chercheuses, des politologues, , … J’ai assisté pour la première fois au
Women’s Forum, invitée par sa directrice Chiara Corazza, qui travaille sur un rapport favorisant le choix des STEM par les femmes. Une problématique que j’avais pu explorer en 2018 dans le cadre de la délégation aux droits des femmes
En effet, en 2018, j’ai été l’auteure, avec mon collègue Stéphane Viry, d’un rapport sur les Femmes et les Sciences. Le constat est alarmant, parce que depuis maintenant quelques années, la place des femmes, notamment dans l’informatique, recule. Il est donc urgent d’agir.
Notre rapport émet 23 propositions dont l’une a retenu l’attention de la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. La 11e recommandation tend à inciter à une représentation plus mixte pour les jouets comportant une forte dimension scientifique, pour notamment susciter des vocations ! Agnès Pannier-Runacher a alors convoqué en juin les acteurs français du jouet, et en septembre, une charte a été signée par tous pour lutter contre les stéréotypes dans les jouets, et permettre de démocratiser tous les jouets, à la fois pour les garçons et pour les filles.
https://www.economie.gouv.fr/signature-charte-representation-mixte-jouets
En 2020, il sera important de suivre la mise en application de cette charte, et de pouvoir approfondir les recommandations déjà formulées et qui pourraient -je l’espère- faire l’objet d’une traduction législative ou réglementaire…. En tous cas, une traduction concrète dans la vie de nos concitoyens.
Améliorer concrètement votre vie, c’est notre vocation.