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Discussion en hémicycle sur le revenu universel étudiant

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Le jeudi 18 juin, j’ai défendu en hémicycle la position du groupe La République en Marche sur l’instauration d’un revenu universel étudiant. Si nous sommes d’accord sur l’importance de lutter contre la précarité étudiante, nous ne partageons pas la méthode.

 

 » Merci monsieur le Président,

Madame la secrétaire d’Etat,

Mes cher.e.s collègues,

Offrir à tous les jeunes la possibilité de mener des études, et ce dans de bonnes conditions et reconnaitre la valeur de leur investissement et de leur temps d’étude est une ambition que nous partageons.

Nous agissons pour améliorer la situation, parfois précaire, des étudiants. Un axe majeur de l’action que nous menons depuis 2017

🔴 I/ Notre but est clairement établi : nous voulons accompagner le plus d’étudiants  dans la réussite de leur projet d’étude et d’insertion professionnelle.

Depuis le début du mandat, une large réflexion a été menée pour aboutir à un plan au Plan Etudiants.

Il s’est traduit dès mars 2018 par la loi relative à l‘Orientation et à la Réussite des Etudiants (ORE). Le premier objectif de cette loi est d’améliorer la réussite des étudiants, quelles que soient leur filière d’origine ou leurs aspirations. Plus vous savez où vous allez et pour quelle filière vous êtes fait, moins vous perdrez de temps et d’argent à vivre des études qui parfois vous perdent. C’est une façon d’aider les étudiants à réussir leurs projets.

Cette loi participe de la lutte contre le fort taux d’échec en licence, consacre l’importance de l’orientation, mais aussi un investissement important dans la vie étudiante.

Je vous donne quelques chiffres :

  • aide au pouvoir d’achat des étudiants, avec la suppression de la cotisation de sécurité sociale pour les étudiants, soit environ 100 euros
  • près de 4 000 logements rénovés en moyenne chaque année, parmi les 176 000 places disponibles en CROUS ;

Investir dans la vie étudiante, ce sont aussi les bourses. Nous travaillons afin que cette bourse soit la plus juste possible par rapport aux situations réelles des étudiants.

Il existe donc de nombreuses allocations et dispositifs pour venir en aide aux étudiants, parce que nous savons que cette période peut être charnière de l’existence.

Et je souhaite souligner et saluer l’action du gouvernement lors de la crise de la COVID-19 sur le sujet de la précarité étudiante.

Cela s’est traduit par le PLFR3, qui a été présenté la semaine dernière, 75M€ sont dégagés pour financer l’aide d’urgence aux jeunes précaires ayant perdu leur stage gratifié ou un emploi rémunéré du fait de la crise sanitaire. Il s’agit de la concrétisation de l’annonce du Premier ministre le 4 mai, d’une aide exceptionnelle de 200€, qui a bénéficié en juin à près de 400 000 étudiants.

De plus, 30 M€ sont ajoutés pour le prolongement en juillet du versement de bourses sur critères sociaux. En total, ce projet de loi de finances rectificative ajoute 150 millions d’euros.  

———-

🔴 II/ Si le constat sur la précarité étudiante est commun, si nous avons fait la preuve de notre volonté d’accompagner les étudiants, nous différons sur la méthode qu’il faut employer afin de réduire cette précarité, et surtout préparer leur avenir.

Nous voyons 3 raisons de pousser la réflexion au-delà de votre proposition de revenu étudiant

Un, elle pourrait en fait aboutir à la création de nouvelles inégalités

Deux, ce revenu pourrait être étendue au-delà des étudiants

Trois, cette prestation financière n’est qu’une partie d’un accompagnement de qualité que nous devons aux étudiants.

🔵 Tout d’abord, vous écrivez dans votre proposition : « en faveur d’un revenu étudiant versé à toute personne inscrite dans une formation d’enseignement supérieur ».

Mais alors sans prendre en compte l’aide que la famille pourrait apporter à l’un ou à l’autre, est-ce que nous n’allons pas créer ou creuser des inégalités déjà existantes ?

C’est pourquoi le système des bourses est plus adéquat et il nécessite un suivi plus personnalisé. Au-delà des bourses, peut-être faudrait-il aussi travailler sur une politique de prêt plus juste pour les étudiants.

🔵 Ensuite, la limitation de cette idée de revenu aux seuls étudiants manque un peu d’ambition. En effet, pourquoi n’allez-vous pas alors plus loin et considérer tous les jeunes ? Aller vers un revenu universel d’activité – ou socle citoyen. Il y a tellement de situation différente pour les jeunes de 18 à 25 ans. L’enjeu n’est donc pas de limiter les mesures à la seule lutte contre la précarité étudiante, mais à la lutte contre la précarité des jeunes dans leur ensemble.  Le Gouvernement,  et  la majorité,  sont  en effet convaincus de la nécessité d’adopter une vision plus exhaustive de ces enjeux.

🔵 Enfin, et c’est sans doute le point qui me tient le plus à cœur. Si l’aide financière est bienvenue, elle ne saurait occulter un accompagnement plus global. Il y a un travail important à mener sur l’orientation, l’accompagnement des étudiants, vers des débouchés qui recrutent, et qui permettront aux jeunes de pouvoir s’épanouir dans un métier qui leur plait. Donner des perspectives, inciter à prendre des risques. Les études doivent rester, être ou devenir une opportunité immense, grâce à laquelle on peut trouver sa place dans la société.

Conclusion : 

Ainsi, comme vous l’aurez compris, nous partageons le diagnostic mais pas votre unique solution pour réduire la précarité étudiante et reconnaître la valeur des étudiants. C’est pourquoi le groupe la République en Marche ne votera pas en faveur de cette proposition de résolution. »

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